Classic ‘N Swing et la MASS de Leonard Bernstein

 Classic 'N Swing et la MASS de Leonard Bernstein EXPOL3-150x150 oeuvre: Helena Aikin

Brève introduction à la « Mass » de Bernstein.

Quand Jacqueline Kennedy Onassis demanda en 1970 à Leonard Bernstein de composer une oeuvre à l’occasion de l’inauguration du « John F. Kennedy Center for performing Arts » à Washington, elle ne s’imaginait pas qu’il allait créer une pièce polémique et bouleversante mais surtout fascinante. Pour Leonard Bernstein c’était l’occasion de  réaliser son rêve de  retourner à la composition. Après avoir composé  « West Side Story » en 1957 et la Symphony « Kaddish » il s’était consacré  entre 1957 et 1969   – brillamment bien entendu -  à la direction du New York Philharmonic Orchestra.

 Sa « Mass », un œuvre théâtrale pour chanteurs, acteurs et danseurs – c’est comme ça qu’il a défini la pièce – est une composition politique, religieuse et œcuménique.  Elle est un cirque religieux et rassemble merveilleusement des éléments de différentes religions, des sectes, des tribus, des textes séculaires et sacrés, du Broadway, du rock, du Moyen Orient etc. Il combine musique sacrée et symphonique,  parole sacrée et rebelle.

 Partant du fait que Kennedy était le premier président catholique, Bernstein a puisé dans la liturgie catholique romaine et l’a immergée dans les années 70 du 20ème siècle (la guerre froide, le Vietnam, la culture américaine, les comédies musicales «  Jesus Christ Superstar » et « Hair »). Manifestement il s’est beaucoup amusé tout en étant à la recherche de sa foi personnelle, et tout en abordant le sujet du déclin de la religion, problème central du 20ème siècle.

 « Une œuvre d’art n’apporte  pas de réponse à des questions – il en provoque », disait-il. Dans un bref texte ajouté au programme de la soirée de la première en 1971 Bernstein dit vouloir « communiquer de manière aussi directe et universelle que possible une réaffirmation de la foi ». C’était son « War requiem ».  A la fin de la première représentation le public garda le silence pendant trois minutes avant de laisser éclater son enthousiasme. Les applaudissements durèrent 30 minutes.  Ni le président Nixon ni Mme Kennedy Onassis ne furent présents à cette première, à cause du caractère subversif supposé de l’oeuvre. Une anecdote raconte que le chef du FBI, Hoover, laissait entendre que les hommes politiques américains de haut rang seraient trop stupides pour percevoir la teneur subversive du texte, et se mettraient dans l’embarras en applaudissant l’oeuvre avec enthousiasme. Le NYT parlait le 12/09/1971 « d’un mélange de superficialité et de prétention, et le plus grand méli-mélo de styles jamais vu ». Quel compliment pour le Maestro quand même! Lors d’une représentation une spectatrice criait régulièrement « blasphème » et « paganisme » dont le public pensait que ça faisait partie de l’œuvre. (A ne pas imiter aujourd’hui s.v. p. !). Mais il n’y avait pas que de la critique. L’évêque de NY écrivit à Bernstein en 1972 : « Je tenais à vous dire combien j’ai  été ému par la créativité de cette pièce et par la profonde compréhension dont vous faites preuve à propos de la prêtrise et de la théologie de l’eucharistie ». Les années suivantes Bernstein se vit reprocher régulièrement son ‘blasphème à grande échelle’ par les catholiques. Tout changea lorsqu’en novembre 2000, le Vatican, sous le pontificat du pape Jean-Paul II, choisit d’interpréter l’œuvre pour commémorer le deuxième millénaire du christianisme, simultanément en d’autres lieux de foi tels que la cathédrale de Rouen et Santiago de Compostelle.

SCENARIO

Le déroulement de la  « Mass » est comme une « montagne russe ». Depuis le développement du Laudatio improvisé jusqu’à la cérémonie finale, de la décadence à l’espoir, du renouvellement au retour à la vie et à la foi.

Bernstein décrivait son scénario provocateur comme suit :

« Le rituel est célébré par un jeune homme énigmatique (le Célébrant) qui, tout au long de la pièce, est revêtu par ses acolytes d’un costume et d’ornements sacerdotaux de plus en plus riches, symbolisant à la fois l’accroissement du formalisme superficiel de ses engagements et la charge qu’il porte. Simultanément, les résistances de la communauté s’accroissent – marquées par la stridence de l’acrimonie de leurs réactions – et sa propre foi se dégrade. Lors du point culminant de la communion, tout liturgie disparaît et la messe vole en éclats. Il ne reste plus aux différents individus présents sur scène qu’a trouver en eux-mêmes une nouvelle naissance de la foi, au moyen d’une méditation douloureuse, ce qui permet à chacun de transmettre le baiser de paix (Pax) à son voisin. Cette chaîne du baiser croît et s’étend a tous les interprètes, puis au public et finalement, espérons-le  au monde extérieur ».

Christa Blenk/11.05.2011

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