12 Saxophones chez Heinrich Heine

 

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12 Saxophones? un orchestre!

Concert dimanche 11 mars 2012  à la Maison Heinrich Heine du Grand Ensemble de Saxophones du Conservatoire National à Rayonnement Régional de Boulogne-Billancourt

Les jeunes musiciens de différents pays sous la direction délicate de Jean-Michel Goury nous ont fait cadeau d’un concert extraordinaire et très particulier.

Ils ont débuté par un morceau de Paul Hindemith  « Trauermusik » pour alto et orchestre – adapté pour saxophone soprano et 11 saxophones. Hindemith – pendant son séjour en 1936 à Londres – avait composé cette musique sur commande en quelques heures en janvier 1936 après le décès du Roi d’Angleterre George V.  Dans ce concert hommage organisé par la BBC, Hindemith jouait lui-même le solo.

Hindemith s’est apparemment inspiré de sa propre « Mathis-Sinfonie » qu’il avait créée deux ans auparavant mais il est bien  possible qu’il avait également dans la tête « Pomp and Circumstance » de Elgar, décédé en 1934. En tout cas, une très belle œuvre  de circonstance. Ecouter cette pièce jouée par 12 saxophones fut une belle expérience. Je suis sûre qu’Hindemith aurait été très fier et très satisfait du soliste P. Stadler. Je ne connais pas le nom du musicien qui a réalisé l’adaptation.

Ils ont continué avec une autre adaptation, à savoir la « Toccata et fugue » de Jean Sébastien Bach  pour un ensemble de 12 saxophones. C’était émouvant, bouleversant. Les 12 saxophonistes ont réussi à nous faire entendre un orgue à 12000 tuyaux.

Suivaient les 6 Bagatelles pour quatuor de saxophones de György Ligeti. Je ne connaissais pas cette oeuvre mais les compositions de Ligeti sont toujours agréablement surprenantes. Le programme nous a appris qu’il s’agissait d’une version de 1997 ce qui nous fait penser qu’il en existe une version antérieure. Très possible, parce que dans ce morceau on perçoit bien l’influence de son compatriote Bela Bartok. Ligeti, qui outre son œuvre contemporaine fondamentale pour le 20ème siècle, a également composé beaucoup de musique pour le cinéma.

Le quatuor se reforme et continue avec deux  morceaux de Torsten Rasch (* 1965) et de Franco Donatoni  (1927-2000). Le public a bien compris que ces jeunes se sont beaucoup amusés, autant que nous aussi d’ailleurs. Il y a quelques années, j’ai découvert la musique de Torsten Rasch à Cologne dans l’opéra « Rotter ». J’y étais allée avec des amis malgré une très mauvaise critique, mais on a trouvé cet opéra intéressant.

Encore un changement – et l’ensemble des 12 remonte sur scène. Les musiciens exécutent «  Le chant des ténèbres »  de Thierry Escaich (*1956), concerto pour saxophone soprane et 11 saxophones. Le soliste chinois J. Lin nous séduit par sa virtuosité et sa fraîcheur . L’œuvre,  complexe et  bien dans la tradition française du 20ème siècle, qui semble faire cependant quelques références à Wagner (Rheingold et l’arrivée des géants), nous a enthousiasmés.

Le concert s’est achevé sur un excellent  pot-pourri de morceaux de Michel Legrand, pour lui rendre hommage à l’année de son 80ème anniversaire. Quelques regrets, car on aurait préféré découvrir une autre pièce contemporaine au lieu d’une musique conventionnelle et plus commerciale. Pour le bis on aurait aimé ré-écouter la toccata ou les 6 bagatelles, mais ça sera pour un prochain concert.

Ce sympathique ensemble est composé de jeunes musiciens de  France, d’Espagne, d’Allemagne, de Chine, d’Italie, du Canada et des Etats-Unis. Leur répertoire est riche et très varié. On a eu de la chance d’être présent.

La maison Heinrich Heine à la Cité Universitaire offre souvent des beaux concerts dans son auditorium, mais celui-là était sûrement un des plus originaux et surprenants.

Merci pour ce merveilleux après-midi d’un dimanche.

Christa Blenk/14.03.2013

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